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Mes chers philosophes à la sauce madère

Venehon

Quant aux implications plus ou moins bonne ou mauvaises qui l'attardent à vivre heureusement ou malheureusement - le philosophe a comme seul credo de se demander s'il existe, et s'il existe, ce qui coexiste auprès de lui.

Monsieur ne se trouve pas assez menteur pour se rendre à l'évidence.

Je sais que j'existe puisque je persiste. Je sais que j'existe puisque la vie ne va pas dans mon sens. Je sais que j'existe puisque je vais mourir ; et si par mégarde je parviendrais à ne pas mourir cela ne voudra pas dire pour autant que je suis inexistant.

J'existe parceque j'insiste.

Cette table auprès de moi, est fait de cet matériaux qu'on m'a appris à nommer le bois ; je le touche et je m'aperçois que la peinture n'est plus trop fraîche. Pourtant ces grands philosophes qui ont pour principe de douter de tout sur tout, pourraient se demander s'il ne serait pas dieu possible de coucher avec cette table basse ; si la peinture noir, tiens, ne serait pas équivalente à cette très-languissante guyannaise de mes souvenirs et ses quartiers de cacaos.

Moi, je suis convenable de me trouver primaire parmi ces hommes : je sais que cette table me sert à poser toutes sortes d'objets qui ont encore des prises sur mon quotidien.

Je sais que le simple fait que ce mot de quotidien existe et tourne en rond dans la plupart des langues ; suffit à me dire que j'existe.

J'existe parceque cela relève de l'évidence et que ma vie est tout comme un flagrant délit.

J'existe aussi parce qu'il est forcément inutile d'en douter ; j'existe parceque je n'ai pas eu le choix.

Quand à savoir d'où nous venons ; je les laisse à se prononcer, m'est avis qu'il y passeront encore plusieurs vies desquelles ils douteront.

Que ces grands philosophes nous méprisent donc de les mépriser pour leurs manquements ; ainsi nous sommes au jeu de la responsabilité et du langage, nous nous trouvons égaux en argument pourtant à ce qu'ils se croient si élevés.

Je crois en une philosophie immunitaire, je crois que de petites natures peuvent manier de grandes idées et en faire des modèles pour de petites natures qui gagneront à s'y investir. Je crois que les fortes natures sont à la marge et très-seul et ne gagne qu'à la force du verbe qui n'est pas loin d'être celui de l'inquisiteur ; affirmons-le : ils ne finissent par l'emporter sur les modèles souverains (plus une chose est souveraine, plus elle est bêtement partagée, conçu, promise) qu'avec l'infini travail des petites-natures à décanter les eaux-fortes : c'est donc toujours devenue minuscules que nous apparaissent les grands hommes.


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