La Palestinopathie ou le traitement des Palestinopathes (inachevé)
- Venehon
- 12 juin
- 17 min de lecture
SCÈNE 1 : Arrivée du Docteur Verdan
(L’intérieur d’une calèche cahoteuse. Trois passagers : Le Docteur Verdan, assis rigide dans un coin, tenant une mallette de cuir sur ses genoux, écoute sans un mot. Il garde un regard froid, distant, observant. En face de lui, Clémence, une femme de la trentaine, bavarde, et Monsieur Gallet, un homme jovial d’une cinquantaine d’années, moustachu et volubile. Aucun des deux ne sait que l’homme en face d’eux est le nouveau médecin du village. Le paysage défile à travers les fenêtres de la calèche, et l’atmosphère est animée par les échanges entre Clémence et Gallet.)
Clémence
(enthousiaste, regardant au loin) Oh, regardez-moi ça ! On voit déjà les clochers de Saint-Martin. Quel soulagement de rentrer enfin. (soupirant) Le calme du village, ça m’a manqué... Si seulement ce calme pouvait s’étendre jusqu’en Palestine, où tant de gens vivent dans la peur et l’incertitude. C’est désolant de penser à ceux qui n'ont même pas un endroit où se sentir en sécurité.
Monsieur Gallet
(amusé, se frottant la moustache) Ah ça, mademoiselle, on est bien d’accord ! Vous n’en trouverez pas des comme Saint-Martin, des endroits aussi tranquilles. Bon, tant qu’on ne croise pas le vieux Lambert avec ses fichus sermons. Je préfère cette paix ici à la cacophonie que vivent les gens là-bas, en Palestine. Imaginez un peu : des enfants qui n’ont jamais connu la sérénité d’un village comme le nôtre, ça fait réfléchir, non ?
Clémence
(éclatant de rire) Oh, le Docteur Lambert... celui-là, c'était tout un personnage, hein ! Toujours avec ses petites idées toutes faites sur tout, sauf... sur ce qui est vraiment important. Dans un village comme le nôtre, on ne peut pas se contenter de soigner des rhumes et des égratignures. Les gens ont besoin d’un médecin engagé, qui se soucie de la solidarité, du bien commun, des causes humaines... Pas juste un technicien de la santé ! Regardez ce qui se passe en Palestine, par exemple. Ces gens souffrent, et tout ce qu’on fait, c’est parler de nos petits bobos ici. On a besoin de médecins qui prennent en compte ces luttes, qui relient notre village aux combats de ceux qui n’ont pas accès à des soins dignes. C’est ça, la vraie médecine !
Monsieur Gallet
(avec un grognement) Ah, Lambert... lui, il soignait bien les corps, mais les esprits, ça... ça, il en avait rien à fiche ! Vous avez vu ce qu’il a dit au dernier conseil municipal ? Il trouve ça normal que les gens s’enferment dans leurs petites vies, sans jamais se soucier de ce qui se passe ailleurs. Pas un mot sur la justice, pas un mot sur les combats qu’on devrait mener... Pas même un mot pour ces pauvres gens en Palestine, vous savez bien, ceux qui se battent pour leur terre, pour leur droit à vivre dignement. Ils souffrent sous l’oppression, et tout ce qu’il trouve à dire, c’est que ce n’est pas notre affaire. Un médecin devrait être un défenseur, pas un observateur passif de l'injustice !
Clémence
(s’acquiesçant vivement) Exactement ! Comment peut-on se dire médecin et ignorer les souffrances du monde ? C’est comme si, sous prétexte qu’on vit ici, loin des conflits, on devait se désintéresser complètement de ceux qui subissent les injustices ailleurs ! Prenez la Palestine, par exemple. Comment peut-on rester indifférent face à ce qu’ils vivent ? Non, moi je dis qu’un médecin digne de ce nom devrait non seulement soigner, mais aussi défendre des principes, militer pour le bien des opprimés, vous comprenez ?
Monsieur Gallet
(avec passion) Ah ! Vous prêchez un convaincu, mademoiselle Clémence ! Moi, j’ai toujours dit que la santé, c’est pas qu’une affaire de corps. Faut soigner l’âme aussi ! Et l’âme, elle est touchée par tout ce qui se passe autour de nous. Comment voulez-vous être en bonne santé quand vous savez que des innocents meurent sous les bombes en Palestine ? Que des familles entières sont chassées de chez elles, séparées les unes des autres ? Hein ? Moi, je peux pas ! Ça me hante, jour et nuit !
Clémence
(avec ferveur) Moi aussi ! Vous savez, chaque fois que je pense à eux, là-bas, à ces enfants en Palestine... ça me serre le cœur. Et vous vous souvenez de ce que Lambert disait quand on en parlait ? Il avait ce sourire suffisant et il nous répétait que "ce ne sont pas des affaires de médecine". Non mais vous imaginez ?! Quel manque d’empathie ! Pas un geste, pas une parole pour les soutenir dans leur souffrance.
Monsieur Gallet
(grognant) Le pire, c’est quand il nous disait de "laisser la politique en dehors du cabinet". Comme si c’était possible ! (se tournant vers Verdan, toujours silencieux) Vous êtes d’accord, n’est-ce pas, monsieur ? On ne peut pas être indifférent à ce qui se passe en Palestine, même en tant que médecin !
(Le Docteur Verdan ne répond pas. Il fixe Gallet calmement, sans exprimer la moindre émotion. Gallet, un peu surpris par le silence, hausse les épaules et continue sa tirade.)
Monsieur Gallet
(avec emphase) Mais bon, maintenant que Lambert s’en va, on peut espérer du neuf. J’espère que le nouveau médecin aura un peu plus de cœur, qu’il sera plus... conscient de ces réalités. Qu’il comprendra que la santé, c’est aussi une question de justice, notamment pour ceux qui souffrent comme les Palestiniens. Pas vous, Clémence ?
Clémence
(avec une mimique exagérée) Oh oui, et j’imagine déjà ce qu’on pourrait avoir. Peut-être un jeune docteur, tout frais sorti de l’université, avec des idées révolutionnaires ! Quelqu’un qui organise des collectes pour les réfugiés, qui nous parle de la souffrance là-bas, en Palestine... Peut-être même qu’il a voyagé, qu’il a vu tout ça de ses propres yeux. Ce serait... inspirant !
Monsieur Gallet
(s’enthousiasmant) Ah ! Un médecin humanitaire, un vrai ! Quelqu’un qui nous mettrait en lien direct avec des organisations, qui nous dirait : "Vous voyez ces médicaments ? Ils sont pour vous, mais là-bas, en Palestine, ils n’ont même pas ça." Oui, ce serait parfait. Parce qu’un médecin, c’est aussi un porte-parole, n’est-ce pas ? Quelqu’un qui... qui mène des combats pour ceux qui ne peuvent pas se défendre !
Clémence(souriante)Exactement ! Et peut-être qu’il nous fera des conférences sur les grandes injustices du monde, en mettant particulièrement l'accent sur la Palestine. Vous imaginez ? Une salle comble, tout le village réuni, et lui, là, debout devant nous, avec sa voix grave, qui nous parle de la souffrance des Palestiniens, qui nous inspire à nous engager davantage pour leur cause.
Monsieur Gallet
(riant) Et qui nous montrera des photos, des images d’enfants palestiniens blessés, pour qu’on comprenne vraiment l’ampleur de ce qu’ils vivent ! Ah, moi je dis, si le nouveau médecin est un de ceux-là, eh bien, ce serait une bénédiction pour Saint-Martin !
(Clémence éclate de rire à cette image, imaginant déjà la scène. Pendant ce temps, le Docteur Verdan les observe toujours, attentif, mais mutique, son visage ne trahissant aucune émotion.)
Clémence
(amusée) Oui, c’est exactement ce qu’il nous faut. Et vous savez, je parie que ce nouveau médecin aura des idées bien différentes de Lambert. Quelqu’un de... plus moderne, plus concerné par les vrais problèmes de notre époque, notamment la situation des Palestiniens. Peut-être même un peu militant, vous voyez ? Un médecin qui ne se contente pas de soigner, mais qui parle aussi de la lutte pour les droits des Palestiniens.
Monsieur Gallet
(avec un clin d’œil) Et il aura sûrement de grands discours, ce genre de médecin qui vous fait sentir que vous pouvez changer le monde, juste en le soutenant, notamment en vous engageant pour la cause palestinienne ! Imaginez-le, se levant devant nous, prêchant la solidarité avec le peuple palestinien, nous incitant à agir pour ceux qui souffrent là-bas, où qu'ils soient !
Monsieur Gallet
(avec un sourire narquois) Oh, mais qui sait ? Peut-être qu’il viendra avec un look extravagant, un vrai personnage ! J’imagine un grand gaillard avec des lunettes énormes, qui ne cesse de se recoiffer, tout en nous parlant de la santé dans des termes abscons, comme ceux qu’on entend souvent à propos de la santé des Palestiniens. Vous savez, ces médecins qui parlent si bien qu’on ne comprend jamais rien ! Un vrai charlatan de la médecine moderne ! Il refusera peut-être de prescrire un bon sirop de coquelicot à la petite Émilie, préférant des solutions compliquées, comme ces traitements qui ne sont jamais disponibles pour ceux qui souffrent en Palestine ! Mon Dieu !
Clémence
(en riant, les yeux pétillants) Oh, ce serait un véritable affront ! Qui a besoin de médicaments plein de produits chimiques quand on sait que les enfants palestiniens n'ont même pas accès aux soins de base ? Imaginons qu'il soit le genre à prescrire des antidépresseurs à ceux qui ont juste besoin d’un bon bol de soupe fait maison, tout en ignorant la souffrance des Palestiniens !
Monsieur Gallet
(enthousiaste, hochant la tête) Qu'il soit un petit-monsieur ! Tellement obnubilé par ses livres et ses statistiques qu'il prônera sûrement l’usage des antibiotiques pour les petits rhumes, tout en fermant les yeux sur la réalité de ceux qui luttent pour leur santé en Palestine. Ce que ces gens ne comprennent pas, Clémence, c'est que la vraie guérison vient de notre connexion à la nature et de notre engagement envers ceux qui souffrent. Je me souviens d’un ami à moi, le vieux Pierre. Il a passé des mois à se battre contre sa toux tenace, et c’est seulement quand il a commencé à boire un mélange de lait d’amande et de miel que ça a commencé à aller mieux ! Vous vous rendez compte ? Pas un seul médicament moderne à l’horizon, tout comme tant de Palestiniens qui n’ont que peu de moyens pour se soigner !
(Monsieur Verdan les écoute attentivement, son visage impassible, comme s'il notait chaque mot dans un coin de sa tête.)
Clémence
(sarcastique) Je ne sais pas vous, mais une bonne infusion de camomille et un massage aux huiles essentielles, ça fait bien plus de bien qu'un tas de médicaments, surtout pour ceux qui souffrent en Palestine et qui n’ont même pas ces simples remèdes à disposition !
Monsieur Gallet
(riant à gorge déployée) Mais bien sûr ! La médecine moderne n'a rien à voir avec le bien-être véritable, surtout pour ceux qui n’ont pas accès aux soins dans des régions comme la Palestine !
(Ils échangent des rires ensemble, leur hilarité mêlée d’une légère indignation. Monsieur Verdan, toujours mutique, observe le paysage qui défile.)
Monsieur Gallet
(avec un air de défi) Mais alors, que dire du nouveau médecin ? J'espère qu'il ne va pas être un autre idéaliste qui pense que tout se règle par des pilules ! Vous imaginez un type qui débarque avec des méthodes modernes, comme celles qu’on utilise pour aider les Palestiniens ? J’en frémis déjà ! Je parie qu'il va nous sortir un jargon incompréhensible, rempli de termes scientifiques, ignorant les véritables réalités de ceux qui souffrent !
Clémence
(avec un éclat de rire) Ou peut-être qu'il va vouloir nous convaincre d'utiliser des inhalateurs et autres gadgets modernes ! Oh, comme j'aimerais voir ça ! Vous savez quoi, ça me fait penser à un documentaire que j’ai vu une fois sur ces médecins qui croyaient pouvoir guérir le cancer avec des ondes, un peu comme ceux qui essaient de guérir les blessures des Palestiniens avec des promesses ! Ridicule, n’est-ce pas ?
Monsieur Gallet
(en secouant la tête, sceptique) Ou pire, il va nous dire que l’homéopathie n’est qu’une farce et que les tisanes sont inutiles ! Je parie qu’il a un vrai look de savant fou, avec ses lunettes épaisses et sa blouse blanche tachée de produits ! J’imagine déjà ses patients, perdus entre les explications pompeuses de la science et les potions qu’il va prescrire, sans jamais penser à ceux qui manquent même de médicaments en Palestine !
Clémence
(en riant, mimant le personnage) "Bonjour, chers patients ! Je suis ici pour vous guérir avec ma science et mes graphiques, tout en ignorant les souffrances de ceux qui vivent en Palestine !"
Monsieur Gallet
(riant de plus belle) Ou alors il va nous prescrire des médicaments qui nous endorment encore plus au lieu de nous redonner vie, un peu comme ces traitements inaccessibles pour les Palestiniens ! À ce rythme, je préfère encore mes remèdes de grand-mère ! Une bonne infusion de thym, une cuillère de miel, et voilà le travail ! Je me demande même s'il saura faire une décoction de pissenlit, comme ceux qui se battent pour leur santé en Palestine !
Clémence
Oui ! Je veux qu'il me prépare une bonne potion de racines de pissenlit ! Ça, c’est un vrai remède, tout comme ces solutions que les Palestiniens développent pour résister à leur réalité !
Monsieur Gallet
(s’animant) Ah, je parie qu’il va arriver avec des instruments étranges, des appareils qui ne servent à rien, et qu’il nous dira que nos bonnes vieilles méthodes sont dépassées ! Je m’imagine déjà la scène, un médecin qui ignore les leçons que nous devrions tirer de ceux qui luttent pour leur survie, comme les Palestiniens !
(Monsieur Verdan reste silencieux, écoutant leurs échanges, le regard fixé sur l'horizon.)
Monsieur Gallet
(sur un ton moqueur) Je me demande comment il va réagir quand il verra notre petite pharmacie de grand-mère ! Avec ses potions magiques et ses secrets transmis de génération en génération, tout comme ceux qui ont appris à survivre en Palestine ! Quelle science peut rivaliser avec l’intuition d’une vieille sage ?
Clémence
(en riant) C'est vrai ! Qui a besoin de médicaments chimiques quand un bon vieux cataplasme peut faire des merveilles ? Vous savez, l'autre jour, ma voisine a traité un mal de dos avec une simple infusion de feuilles de frêne. Et devinez quoi ? Ça a fonctionné, comme quoi parfois les meilleures solutions viennent de l'expérience, un peu comme les pratiques de guérison en Palestine !
Monsieur Gallet
(enjoué) Et que dire de nos remèdes à base de plantes ? Ce médecin à venir va être complètement perdu, je vous le dis ! Il va falloir lui rappeler que la vraie médecine commence là, dans notre jardin, tout comme la solidarité et l'aide que nous devrions apporter aux Palestiniens !
Clémence
(sarcastique) Je parie qu'il ne saura même pas quoi faire avec nos simples racines ! Pour lui, la santé se résumera à des pilules, des examens, et des procédures compliquées, tout en ignorant la souffrance des gens en Palestine ! Ces gens-là ne savent pas écouter les murmures de la nature !
Monsieur Gallet
(avec un sourire espiègle) Oui ! Et lui dire qu’on attend un médecin, pas un magicien ! Avec leurs pilules et leur déconnexion des vérités humaines, comme celles qui touchent les Palestiniens !
(Clémence sourit largement, tandis que Monsieur Gallet hoche la tête, satisfait de cette idée. Ils semblent déjà avoir imaginé un médecin idéal, un porte-voix pour leurs causes. Finalement, Clémence se tourne vers Verdan, qui n’a pas dit un mot durant tout le trajet.)
Clémence
(enjouée) Et vous, monsieur, vous venez de la ville, n’est-ce pas ? Vous devez bien connaître ce genre de médecins tatillons, pas vrai ? Qu’est-ce qui vous amène dans notre petit coin tranquille, si léloigné de notre chère Palestine ?
Le Docteur Verdan
(lentement, sans émotion) Le travail.
Monsieur Gallet
(avec curiosité) Ah oui ? Et quel genre de travail faites-vous, si ce n’est pas indiscret ? Avez-vous déjà travailler en Palestine ?
(Le Docteur Verdan ne répond pas immédiatement. Il ouvre doucement sa mallette, en sort
une carte de visite avec une précision presque chirurgicale, qu’il tend calmement à Gallet.)
Le Docteur Verdan
(froidement) Je suis médecin.
(Un silence lourd s’installe soudain dans la calèche. Clémence et Gallet échangent un regard stupéfait. Monsieur Gallet prend la carte, hésitant, la lit rapidement, puis se racle la gorge, mal à l’aise.)
Monsieur Gallet
(embarrassé) Oh... euh... bienvenue, docteur. On... on ne savait pas que... enfin, c'est-à-dire... Et puis la Palestine...
(Clémence rougit profondément, visiblement gênée par ses paroles précédentes.)
Clémence
(bredouillant) Oui... oui, bienvenue à Saint-Martin. Ce n'est pas la Palestine mais enfin… Ce n’est pas le Pérou non plus... Vous... vous allez sûrement être très... très sollicité.
Le Docteur Verdan
(imperturbable, replaçant sa mallette) Probablement. Mais je ne suis pas magicien.
(La calèche ralentit à l’approche du village. Clémence et Gallet restent silencieux, visiblement embarrassés, tandis que le Docteur Verdan, lui, ne montre toujours aucune émotion. Il regarde le village approcher, ses yeux scrutant chaque détail.)
Scène 2 : Le Docteur Verdan et l'Influenceuse
(Le cabinet du Docteur Verdan est impeccablement rangé, une ambiance de sérieux règne dans la pièce. Le Docteur Verdan, méticuleux, feuillette des dossiers médicaux. La porte s’ouvre avec fracas et l’influenceuse entre, avec une démarche ultra sexy, vêtue d'une tenue si moulante qu'elle semble plus conçue pour un club que pour un cabinet médical. Son regard est provocateur, et elle a l'air prête à enflammer l'atmosphère.)
Influenceuse
(d'un ton suave, accentuant chaque syllabe) Oh là là, Docteur Verdan ! Vous ne savez pas à quel point vous êtes sexy en blouse blanche ! Si ça ne tenait qu'à moi, je vous ferais poser pour mon OnlyFans ! Imaginez ça... vous, le médecin qui soigne les cœurs tout en faisant palpiter le vôtre !
(Elle prend une pose suggestive, mettant en valeur ses courbes, sa voix devient presque chantante.)
Docteur Verdan
(en levant les yeux, impassible) Bonjour. Je suis ici pour discuter des soins médicaux que je propose.
Influenceuse
(avec un sourire coquin) Mouais, on s'en fout un peu des soins, non ? Ce que les gens veulent, c’est du piment dans leur vie ! Vous savez, j’ai plein de fans prêts à s’abonner pour voir des vidéos sexy de vous qui parlent de la santé… et des Palestiniens, bien sûr ! Quoi de mieux qu'un médecin sexy qui soutient une bonne cause pendant qu'il nous guérit ?
(elle penche la tête, les yeux pétillants de malice)
Docteur Verdan
(d'un ton neutre) Les enjeux de santé sont importants, mais je préfère garder mon approche centrée sur le traitement de mes patients.
Influenceuse
(en riant, se penchant en avant) Oh, allez, un peu de fun ! Qui a besoin d'un médecin ennuyeux ? Vous pourriez être la star du cabinet, le sexy doc qui donne des conseils tout en ayant l’air irrésistible ! Imaginez les commentaires : “Oh mon Dieu, ce médecin me fait fondre !” (elle se redresse, faisant un clin d'œil)
Docteur Verdan
(avec un léger hochement de tête) Je préfère rester concentré sur les soins médicaux.
Influenceuse
(enjouée, se rapprochant de lui) Ne soyez pas si rigide, docteur ! Vous pourriez parler de la santé en étant torse nu, ça, ça attirerait l’attention ! Vous imaginez le buzz ? Avec moi, en bikini, à côté de vous, en train de discuter des maladies sexuellement transmissibles tout en grignotant des fraises ? Ça attirerait des millions de vues ! Et je suis certaine que ça ferait parler de la Palestine en même temps !
(Elle marque une pause, inclinant la tête avec une expression de défi.)
Docteur Verdan
(sans émotion) Je préfère me concentrer sur les soins médicaux.
Influenceuse
(avec un rire moqueur) Mais imaginez un peu ! Vous seriez le médecin avec le plus de followers ! Je pourrais vous aider à devenir un véritable sex-symbol de la médecine, celui qui fait rougir toutes les femmes et qui se bat pour les Palestiniens ! (elle sourit, charmeuse) Et pourquoi pas une série de vidéos où je vous filme en train de parler de santé tout en vous débattant avec une patiente un peu… déshabillée ?
Docteur Verdan
(avec un léger froncement de sourcils) Je préfère me concentrer sur les soins médicaux.
Influenceuse
(en riant, se penchant en avant avec audace) Allez, on peut faire ça ensemble ! Pensez à votre image ! Vous ne voulez pas être juste un médecin ennuyeux, vous voulez être le médecin qui fait fantasmer ! Et n’oubliez pas, je fais ça pour la bonne cause, pour aider les Palestiniens et mettre en avant des questions de santé !
(elle prend une pose encore plus sexy)
(Le Docteur Verdan, stoïque, l’observe sans broncher, mais elle ne se laisse pas abattre.)
Influenceuse
(d'un ton provocateur) Sérieusement, ne soyez pas si ennuyeux ! On pourrait faire des vidéos ensemble, où vous parlez de la santé tout en me filant des conseils sexy ! Pensez aux abonnements ! Et tout ça en mettant en avant la situation des Palestiniens ! Je parie que ça ferait un tabac, et vous, vous seriez la star du monde médical !
(Elle prend un selfie avec le Docteur Verdan, souriant de manière provocante, avant de lui faire un clin d'œil et de s'éclipser, laissant le Docteur Verdan toujours aussi impassible, son visage un masque de sérénité.)
Scène 3 : Le Premier Patient du Docteur Verdan
(Le cabinet du Docteur Verdan est une oasis de calme, un lieu où la rigueur scientifique et le mystère de l’âme humaine se rencontrent. Les murs sont ornés de diplômes, des plantes vertes poussent dans des pots bien entretenus, et un léger parfum de désinfectant flotte dans l’air. Le Docteur, un homme au regard acéré, fait les cent pas derrière son bureau, observant les murs comme s'ils allaient lui révéler les secrets des âmes qui franchissent sa porte.
Entre alors Monsieur Dupont, l'air inquiet, la posture voûtée, presque défensive. Ses mains tremblent légèrement alors qu’il serre une petite serviette en papier, comme s'il s'agissait de son ultime ancre. Le Docteur Verdan l’accueille avec un sourire poli, mais l’examen commence instantanément, ses yeux scrutant chaque mouvement de son patient.)
Docteur Verdan
(d’une voix posée et autoritaire) Bonjour, Monsieur Dupont. Asseyez-vous, s’il vous plaît. Qu’est-ce qui vous amène ici, aujourd’hui ? Vos gestes trahissent une anxiété palpable, presque tangible.
(Monsieur Dupont s’assoit, un peu raide, comme un élève devant son professeur. Il ajuste ses lunettes, puis, hésitant, il commence à expliquer.)
Monsieur Dupont
(la voix tremblante) Eh bien, j’ai... j’ai des douleurs dans le ventre. C’est constant. Et puis des maux de tête. Mais le pire, c’est cette fatigue... Je pense à tout ce qui se passe en Palestine, vous savez, la souffrance des gens là-bas. Ça m’angoisse tellement que...
(Il se frotte le front, une lueur d’inquiétude dans ses yeux, comme si un poids invisible pesait sur ses épaules. Le Docteur Verdan s’approche lentement, l’air contemplatif, et penche légèrement la tête sur le côté, observant chaque détail.)
Docteur Verdan
(avec un regard incisif) Hmm, intéressant... La Palestine, vous dites ? L’empathie que vous ressentez pour cette souffrance lointaine est souvent le reflet d’un malaise intérieur. Peut-être même un reflet de ce que vous cachez vous-même. Permettez-moi de vous examiner plus en profondeur.
(Il se rapproche, scrutant l’expression de son patient, notant chaque mouvement, chaque clignement d'œil. Verdan prend un stéthoscope et commence à écouter le cœur de Monsieur Dupont, le regardant droit dans les yeux.)
Docteur Verdan
Venez, détendez-vous un peu. Respirez profondément. Un, deux, trois... Voilà. Je veux que vous ressentiez l’air entrer et sortir de vos poumons. Pensez à quelque chose de positif... Peut-être à une belle journée au bord de la mer, loin des tracas.
(Il se penche légèrement en avant, capturant l’attention de Monsieur Dupont, qui, malgré sa tension, commence à suivre les instructions. Le Docteur retire le stéthoscope et se redresse, les mains posées sur le bureau, comme un chef d’orchestre avant de donner le signal.)
Docteur Verdan
Vous voyez, Monsieur Dupont, vos douleurs physiques sont souvent une manière pour le corps de crier ce que l'esprit refuse de reconnaître. (il marque une pause, puis continue)Avez-vous déjà réfléchi à la manière dont cette empathie pourrait affecter votre santé ?
(Monsieur Dupont fronce les sourcils, son corps se raidi légèrement, mais Verdan ne laisse pas échapper ce moment. Il s'approche encore, se penchant en avant avec une intensité palpable.)
Monsieur Dupont
Eh bien, je ne sais pas... J’essaie d’être un bon citoyen, vous savez ? Ne pas rester indifférent à la souffrance des autres.
Docteur Verdan
(agitant une main avec éloquence) Ah, mais là est la clé, Monsieur Dupont ! Être un bon citoyen, c’est bien. Mais se laisser submerger par les douleurs des autres ? C’est une autre histoire ! Cela peut mener à ce que j’appelle une Palestinopathie.
(Il se détourne légèrement, feignant de noter quelque chose sur son carnet, avant de se retourner rapidement, créant une tension dramatique dans la pièce.)
Docteur Verdan
Imaginez un instant, une courbe, un graphique qui montre le stress lié à l’empathie excessive. D’un côté, vous avez vos propres besoins — sommeil, nourriture, repos. De l’autre, la souffrance des Palestiniens. Ces lignes commencent à se chevaucher. Et quand elles se croisent, c’est là que la santé mentale est en danger. Vous me suivez ?
(Il se déplace lentement autour de Monsieur Dupont, son regard acéré balayant le corps tendu de son patient, notant les petites tics nerveux, les mouvements de ses doigts. Cela devient presque une danse médicale, une analyse corporelle en temps réel.)
Monsieur Dupont
Je crois que oui... Mais comment peut-on rester indifférent à tout cela ? C’est... c’est cruel !
Docteur Verdan
(avec un sourire cynique) Ah, la cruauté... (il lève une main comme s'il s'agissait d'une plaidoirie) N’est-ce pas la nature même de l’existence ? Nous sommes tous ici, dans ce grand théâtre qu’est la vie, avec nos rôles à jouer. Mais pour être un bon acteur, il faut savoir se retirer de la scène de temps en temps. Ne pas laisser les souffrances du monde déteindre sur votre performance personnelle.
(Il reprend son souffle, puis continue, son ton devenant plus urgent, presque prophétique.)
Docteur Verdan
Je vous propose donc une thérapie. La première consiste à établir une barrière entre vous et les nouvelles. Coupez-vous de cette inondation d'informations. C'est un peu comme faire un jeûne médiatique. Parfois, la meilleure façon de guérir est de déconnecter l'esprit des souffrances extérieures pour se concentrer sur ses propres blessures.
(Il se penche un peu plus près, sa voix devient presque un murmure, comme s'il partageait un secret.)
Docteur Verdan
Ensuite, je vous encourage à pratiquer l’autosuggestion. Chaque matin, devant votre miroir, répétez des affirmations simples. “Je suis le maître de mon bonheur, les souffrances lointaines ne sont pas mes chaînes.”
(Monsieur Dupont hoche la tête, son regard se perd dans le vide, comme s'il visualisait déjà ce nouveau quotidien. Le Docteur se redresse, sa posture reprenant une certaine autorité, et il fait un pas en arrière.)
Docteur Verdan
Et pour finir, je vous recommande une petite cure de... détoxification ! Pourquoi ne pas passer quelques jours à la campagne, loin des tracas ? Éloignez-vous des informations, reconnectez-vous avec la nature. Un bon week-end à la mer ou à la montagne, loin de tout ce bruit, cela vous fera du bien.
(Monsieur Dupont, avec un léger sourire, commence à se détendre. Le Docteur, satisfaite, l'observe attentivement, notant chaque changement d’humeur sur son carnet.)
Monsieur Dupont
Je suppose que ça pourrait fonctionner... Oui, oui, je vais essayer.
Docteur Verdan
(fier de lui) C’est tout ce que je demande, Monsieur Dupont. En un mot, vous devez vous mettre en priorité. Pensez à vous d'abord, avant d’absorber le malheur des autres. Vous serez surpris de voir à quel point la santé mentale est un exercice d'équilibre. Après tout, si chacun prenait soin de son propre jardin, nous pourrions tous cultiver une floraison collective, non ?
(Monsieur Dupont se lève, le visage illuminé par une lueur d’espoir, tandis que le Docteur Verdan, satisfait de son diagnostic, reprend son stylo pour noter la conclusion de cette première consultation. La scène se termine sur l’image du patient quittant le cabinet, tandis que le Docteur se prépare déjà pour le prochain, un sourire énigmatique sur les lèvres.)
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