Des inexistants, deuxième
- Venehon
- 26 mars
- 3 min de lecture
Ils cherchent à comprendre de ce qu'ils n'entendent rien. Et c'est à ce défaut de conversion naturelle qu'on doit toute l'attention qu'ils ont à s'appesantir sur un sujet : Ils se satisfont de l'effort qui les pousse, sans bien voir qu'il les rend poussif.
C'est toujours ainsi que se meuvent, par la prononciation que les sans-talents ont une prise. Et comme ce qui en vient à ferrer, ces messieurs donc moulinent jusqu'à ce qu'avec un peu d'aménité il ne leur monte au visage un poisson-concept, une idée à cuire au feu-de-bois, il faudra bien pourtant qu'ils soient modiques et qu'ils mesurent les vues qu'ils auront acquis au centimètres ; puisqu'il n'est pas autorisé de se faire une idée infantile voyez-vous, et qu'il faut relâcher pour la loi du monde, et l'humilité des législateurs obéré : une conception qui soit un peu jeunette.
Pourtant on trouve ces pêcheurs-philosophes qui "se font une fête d'une idée" et ils ont encore par défaut de grâce j'entends ; la boulimie de convier leur monde pour le festin d'une sardine.
Voyez-vous pourquoi on les trouvent si souvent à tous ces Comintern philosophales ; c'est qu'ils ont un besoin de tout saisir, de tout renifler, de tout farcir de leur manies.
On comprends qu'ils ne s'attachent pas à des notions comme le destin, c'est qu'ils n'ont jamais deviner ; qu'ils ont manqué bien souvent la cible et ce d'avoir trop suspecter et s'être laisser-aller bientôt à leur méthode, qui n'est qu'un palliatif au défaut de leur constitution.
Il y a une méchanceté différente chez le philosophe que chez le poète : le philosophe qui n'a pas d'intuition se préoccupe de fouiller tout les mots à dessein d'être pris au dépourvu ; puisqu'il agit toujours ainsi, par tâtonnement. Le poète a son contraire très intuitif, se préoccupe bientôt de se garder au chaud l'intuition le temps de l'écrire au mieux, de l'ajuster et ce de façon à n'en perdre rien pourvu qu'il y donne accès ; il ne se préoccupe pas vraiment qu'on l'entende, il croit naïvement peut-être que les hommes ont de l'intuition et qu'ils s'y entendront comme on dit de pleine évidence.
Mais ce serait sans compter sur notre incapable-philosophe, le sans-vue qui voudra tout remettre à zéro, et peser ici ou là tel épand de la phrase, du paragraphe - pour le jauger comme un marchand de ce qu'il ne sait pas juger par le fait-même.
C'est de ces gens que naissent les mauvais hommes ; les mauvais poètes, les mauvais sportifs : imaginons cet enfant à qui l'on apprend à nager, que faut-il donc ? Le précipiter dans les eaux, lui dire de ne pas y penser ; de mimer, de copier - de se croire bon-nageur. Eh non ! Ce n'est pas ainsi que nos philosophes-pedoptères auront à nous apprendre ! Ils vous diront qu'il faut ainsi fendre la vague oui, de manière à ce que ton visage un peu renfermé ne soit pas trop saillant - ce n'est pas ainsi qu'on apprends aux minimes à foncer dans le tas ; ce n'est pas ainsi qu'on leur apprend à bien jouer, à être un bon pilier, un bon ailier. Ce n'est pas ainsi qu'on apprend à bien écrire, à bien juger, à bien penser.
Ils croient qu'ils s'interrogent de ce qu'ils suspectent - ils ont fait du monde une grande friche sur laquelle ils se croient une propriété. Ils suspectent, ils suspectent ; ils ne raisonnent pas ; ils ne doutent pas, seulement ils n'arrivent pas à croire que le monde puisse être différent d'eux, ils n'y croient pas de ce qu'ils sont encore incapable de l'imaginer, de se le rendre intelligible - en somme d'être social au monde, d'être apprêté dès la naissance. Ils forcissent ces animaux, jamais autrement que par la culture ô dieu, et ils y vouent un culte de ce qu'elle tient comme un pillar leur intégrité.
Ils suspectent de ce qu'ils croient étudier, analyser, comprendre, ils n'entendent rien pourtant et ne savent pas encore qu'ils intriguent comme le font les femmes à défaut de tuer par le galop, le naturel, la franchise - elles inoculent le poison qui est un petit-lait pour les savants.
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