Nous vivrons dans un monde où les hommes n'auront pas à écrire des phrases et des phrases pour que leur soit servie une idée au fond de leur tête.
C'est en décousant bientôt, les informations infinies que nous procureront les IA que nous finirons par trouver ici où là une remarque qui ait un peu le front à être une vérité.
La philosophie se cherchera comme l'astronomie ; mais l'objet de son étude ne sera pas le brouillard de l'espace mais le brouillard de l'information.
Mais considérant que l'homme trouve un jour une vérité à son pied parmi ces informations ; quelle machine ou quelle processus l'empêchera du fond de sa pensée de la remettre en cause ?
Par habitude il joindra ses contestations à la machine, puis trouvera des réponses qui lui conviennent ou non.
Si non il relancera une itération.
La recherche philosophique des hommes deviendra une loterie.
La machine pour convaincre l'homme infiniment et pour toujours ce devra d'être satisfaisante ; il faudra qu'elle l'incite à ne pas chercher en dehors d'elle, mais elle l'incitera par sa propre compétence et par sa réussite.
Plus la machine sera performante, plus l'homme sera convaincu.
Mais se pourrait-il que nous trouvions un jour un homme dont les goûts (héritage qui incline à telle ou telle philosophie) ne lui permettront jamais de sentir satisfait, alors il sera le premier homme à se sentir dépossédé ; et de lui naîtra, naîtra d'ailleurs comme naissent toujours ses grands hommes des myriades de grands hommes à la marge ; car les idées des hommes sont affaire de générations spontanées.
Alors ce sera une chose véritablement exemplaire ; une sorte de Djihad Butlérien auquel se réfère nos anti-tech à loisir ; sauf qu'ils n'ont encore rien vécu de ce que puisse être en vérité l'accaparement ou l'emprise des machines conséquemment à la destinée humaine : tant que la machine ne sera pas à minima une amante à toute homme elle ne se liera pas d'une manière à ce qu'on la veuille écrasante.
Tant qu'elle ne sera pas configurer à surseoir à notre capacité à trouver des réponses ; alors elle ne pourra pas être prise comme une pensée invasive.
Probablement que ce seront nous les premiers qui l'envahiront ; et ce faisant, nous nous envahirons nous-même. Nous ferons à ses côtés, dix-cent fois le tour de nos pensées ; nous apparaîtront comme il se faut au travers d'un écran, nous aurons à nous demander ce qu'il nous reste.
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