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COMMENT S'EMBAUMER ? (A L'ÉCHELLE D'UNE CIVILISATION)

Venehon

13 mars 2020


Finira donc demain si Dieu m'en donne - d’énucléer les mols se regroupant à deux pas de la Seine, tous alentour je les vois sans effort ; mais en attendant j'aimerais vous dire d'autre-choses.

J'ai choisi à plusieurs endroit de ma vie ; les rites enfantins les plus honnêtes, les plus consciencieux - ceux-là qui servirent autrefois à déposséder les âmes avant que la mise en bière ; et d'en garder pour ses eaux-de-bouillons peut-être l'insigne honneur venue alors, les quelques grammages d'essence spirituels ou bien vetustés, anteriorités - ou force d'un ancêtre qui servirent par la cueillette à une alimentation cannibale.

C'était un dur emploi que la bonne définition que je souhaitais donner ; le bon guide que je voulais offrir - j'ai cherché parmi les premiers élans des sacrifices, promener mes vues avec la réussite ou non des professionnels parfois menacé d'être maudit.

Pour ça, sur quelques continents j'ai vu les anciens rites à cœur ouverts - cette manne, savez-vous, presque douteuse des prisonniers, qui ait donné au cirque du Soleil pour l'oraison de tout un peuple.

J'ai vu ses festivités aux déterreurs des tombes ; aux partie-pris des riens - qui cherchaient à l'ossuaire la machoîre d'une mère ou d'une sœur qui furent trop vite relevé de leur sort.

Et passant de Chine en Chili, successivement moins étonné de part en part - j'ai finalement trouvé une singularité contemporaine, inégalable à l'antique méthode d'embaumement égyptien. Je vous livre mon exemple :


Après avoir passé une vie trop ecoeurante ; trop atteint que j'étais alors du complexe de vivre - il me fallait trouvait une mort plus indiquée. Suivant les recherches dont j'ai parlé plus haut ; je suis allé au sol des colonies anciennes, trouvé la voie des caveaux effrontément mis à sac et me suis mis à relire les rites à m'affliger.

J'ai donc, après avoir bu les boissons vigoureuses ; cherchaient à ma mesure de pharaon désargenté - ses tartampionnes, pleureuses de bijoux d’électrum jusque la nouvelle lune, et celle-ci m'ont bien accompagnés

Si vous aviez seulement vu tout ses larmoiements insastifaits ; toutes la détresse éminemment solennels de ses maniganceuses de mouchoirs - j'étais ému à moi seul, si bien que sur mon corps bientôt mis à malemort ; j'ai pleuré l'instant de ma première liesse. Ce fut ma reconnaissance enfin ! que les épicènes de mes yeux hommes et femmes !

Mes pleurs m'enthousiasmèrent à tel point, que je dus poursuivre pour brandir ma fierté - le cheminement de ma mort.

On me fit alors prendre l'épilogue, à bras-raccourcis sur mes dignes amies, ! Et l'on me fit monter peu à peu sur la colline attenante à dix-lieues de la baignoire du Nil. J'étais ainsi symboliser de toute la grandeur de ma mort - de toute la pleurnicherie qui m'avait si fortement crâner !

Oh j'avais avec mes yeux, sous le couvert de ma dentition qu'on gratterait bientôt - les souvenirs milles-et-uns des histoires qui me précédèrent ; à ce moment de grande réjouissance - en deux ailées rêveries, je passais de la bonne vie au bon trépas - je m'éteignais sincèrement, sans aucune allégorie. Mis au pinacle.


Désormais mis en la mort par mes réjouisseurs ; ils me firent à l'aide de petites incisions dans l'index - apposé mon sang sur différentes effigies, l'une noir, bois sombre, l'autre plus clair - allant de paire en paire.

Mon sang, qui était d'une nature bien avenante se répandit avec amour sur le bois noir - et gloussant tout autour, par l'émulation d'un choix dont je n'avais alors aucun sens réel - on annonçât tout haut que ce serait désormais mon totem, ma raison véridique de parader à la mort ; et l'on me le couchât auprès de moi, dans la même direction des cieux, à la même disposition du mourir-ensemble, les pieds à la même hauteur - on fit tailler pour cela, dans ce bois noir disons ma ressemblance, ma statue d'albâtre, ma cire - ma substance et je puis dire qu'en lui je me suis enfin perdu, reconnu, trouvé.


Ce n'était pas fini que ma concoction de mortel enfin outrepassé ! Avec de ces couteaux d'aiguisés ; on m'éventrât jusqu'au bas du sépulcre, on fit une incise profonde et lente ; et par des enrichissement d'huile de palme, de parfumeries plus ou moins volages, luxueuse, grandiose - tandis que j'avais été habitué vivant à la vive odeur du fumier - je mourrais cadavérique mieux imprégné qu'une vieille femme de salon.

J'avais fière allure quand on me fit venir des aromates, des nouvelles doses de nourritures que je n'avais jamais senti en moi. Sans goût pourtant, je reconnus le piment de quelques ajouts - ah c'était d'un fabuleux !

Si j'avais encore, damné vivant, si j'avais alors connu ses ingrédients - certains que j'aurais donné les recettes à tout mes contemporains, j'aurais ouvert, même, de ci de là - de ses petits restaurants qui iraient à la lumière de tout les citadins, des villes plus ou moins reculés.

Il est bien sûr que j'aurais eu de la gloire.

On m'accentua alors un peu les traits, disons, on rembourra à l'aide de coussin ma position, me fit grossir les fesses - on donna à mes sourcils de menus taillades qui renforcèrent mon regard.

Avec un lourd torchon, pigmentée par-ci par des dorures - on me fit bronzer quelques peu comme sur une plage - j'étais aux anges, à l'éclaircis du soleil et bientôt fleur-d'orangé.

Alors vint l'étape, ou par crochet, on m’ôta toute faculté de penser - comment pourrais-je écrire encore ? Après avoir saupoudré l'outil ; par le nez on m'étira les neurones et, les découvrant peu à peu, de mes sagesses en sagesses enfin ! On en fit rien d'autre qu'une petit boule dans le coin d'un plat en terre-cuite.

J'étais marron, déçu du peu de sentiment - mais enfin, enfin je comprenais la difficulté n'est-ce pas d'assertion, de ma propre difficulté - tout devait être chirurgien et je n'avais rien à dire puisque j'étais mort et que j'allais, je l'espère, bientôt franchir le ballet de Saint-Pierre par la grande pesée d'Anubis.


Je raconte bien au fait ! Puisqu'on finit enfin avec un peu de temps, de m'exorther tout à fait la dernière noix de mon cerveau - on vint à l'aide d'une pierre très coupante m'ouvrir le faux-filet et m'auscultant comme on ceint une belle plante, on détailla mes parties internes, mon pistil, les nomma, les renomma selon l'envie qui venait ; j'étais effort d'une création disons vaudou - comme de ces poupées auxquels on attache des cheveux amies ; j'étais ainsi - vrai de vrai, la proie superbe de ces amants de ma ratte. Et, avec la grande mollesse, tendresse de ses charivari mous déconstruits ; on me fit un vide impatient dans l'intérieur du corps ; si bien que depuis cet instant j'ai eu un peu de mal à bien savoir digérer.


Ce n'est pas trés important ; au ciel je n'aurais pas faim, de rien, j'ai voulu trouver la mort la plus éclairante - j'ai fait au mieux ! Il faut dire que toute celles qu'on m'avaient proposés avant mon voyage d'initiation ne m'avaient pas fièrement convaincu ; je reniais à différents pôles leurs façons de mourir qui me semblait peu typique, manquant de valeurs, ou bien assez inhumaine.


Mais pardon ! Pardon, je finis ma mort ! Aprés toutes ces orfèvreries on me coucha sur le dos, me fit reposer des jours entiers sans me donner à boire - j'ai eu tant de mal, tant que j'ai délirer ; que j'ai cru parfois descendre de mon étal ; ou je ne sais quoi, panser une bonne fois mon coeur ancien ; chercher résurgence - enfin ! j'ai déliré sans fin des hypothèse. Le manque d'eau bien fatal m'a soumis à ses péchés presque ministériels ; j'enfantais sans le vouloir des outrances, je réfléchissais à me taillader à l'aide d'un ongle je ne sais quel partie trop bien mis à neuf ! J'avais, disons, des sensations de vertiges, je m'apprêtais à sauter les grands bains - je sautais, sautais si haut ; mais n'atterissait que sur le dos, me retrouvait ici, dans ma mort - je cherchais à m'exiler par le délire.

Mais c'était un pure délire que de me croire empêcher, n'est-ce pas dans mon corps de cadavre, auprès de mon effigie de bois noir ?


Suite à ces histoires extraordinaires, mes scarabées d'or ; on vint enfin me donnait la grâce du bandage - des hommes bien chauves, imberbes - me tournèrent, me contournèrent ; mirent beaucoup d'allégresse à me bander le corps, à m'enlacer de bandelettes - mais moi alors, je riais toujours de mes anciens délires, je riais aussi par les mains qui me touchaient et qui me donnait une sensation étrange ! Si vous saviez, chères chers - comme je riais enfin, au final - après être garroté - comme je riais sous cape, comme je riais sous bande, comme je riais d'être une momie !


J'attendais avec impatience le sarcophage.



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