C'est très simple ; il suffit de ne plus avoir envie. Et comment n'aurait-on plus envie d'écrire ? Comment n'aurait plus envie ne serait-ce que d'esprit ? Ou moins encore, de sentir ce qu'est la vie qui nous charme après avoir marmonner deux trois lignes ?
J'entends, j'entends ! Mais si le destin ma quille m'eut voulû plus affable ; n'aurait-il pas dèja devant mes yeux, pris ses aises et chacun de mes pas couronner de ses ongles ?
Non Dieu, la vieille amie, Fileuse des arrières ; n'a t-elle pas de mémoire qu'elle ne veuille s'enticher d'aucun homme !
Je ne regrette pas d'écrire ; certes ! Mais j'oublie quelque-chose : dèja nous faut-il nous ordonner mon cher.
Ce n'est que pour m'organiser au mieux ; comme vulgaire mathicien que j'écrivais jadis ; et dire, j'ai tant voulu encore ne plus écrire à trente ans ; eh quoi, je voulais vivre après avoir délaissé pour ses fades copies ; ses mensonges que sont pour toujours et le seront bien après que je sois mort ; tout ce que d'ébauches en vérité les hommes ont voulu nous faire entendre : philosophie, littérature, intuition, poésie ; et vraiment, rien ne tient face à la vie.
Rien n'y fait, rien n'y fera ; et moi qui suis né comme affabulateur ; je sais bien à quel point les gens s'ébrouent, se rassurent et comme pas un se fondent devant le sépulcre et n'y donnent que des orfèvreries ; des lampées de veaux comme de bons-hommes à leur statue.
Je ne parviens plus à voir le sens-commun ; tant l'amen me paraît insensé ; que dirais-je alors du noumen, une bêtise que renchérit ma bêtise !
Ce sont les êtres qui ont du coeur qui écrivent ; ce qui n'en ont plus ne font que pavoiser ; et même, ne réfléchissant plus ; ils calligraphient comme de ces moines qui n'avaient en tête que d'affiner ; bien moins qu'ils ne voulaient écrire.
Je suis un homme qui n'écrit plus ; homme qui n'écrit pas et Dieu sans pardon je suis bien à mes heures ; si bien, fidèle ! Qu'il faille me précipiter comme suis à mes petits repos : ou ces chers reposes-pieds que me sont mes coussins, ces touches, mon clavier ; Dieu ! Comme marots encore à ses biens qu'il attire ; je suis comme un Vathek à sa chambrée.
Les délices, milliards et milles que Jason et ses ors m'ont donnés au viatique !
Non, vrai, j'ai oublié ces monts, ces algarades, ces fadeurs encore qui m'ennoblirent ; me firent penser ; tant de ces gens sont médiocres ; et tant je suis au-dessus que Leonard, ancêtre ne pût que voir de mes mains ;
Enfin, le temps manque, comme toujours !
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