La table ronde n'est pas égale si elle n'est pas construite dans une salle ronde et vide de toute autre-chose. Certains de nos philosophes se trouveraient du prestige à s'asseoir au coté d'un guéridon ou d'une armoire un peu antiquisante.
Ils pensent que cela redore un blason que d'être assis plus au moins éloigné de l'encadrement de la porte où passe le courant d'air qui nous rend malade.
Pas de porte, pas de fenêtre, jamais !
C'est pourquoi pour ses philosophéléphantocamélos, il serait préférable que ces messieurs dans leur philosophoirs soient comme enclos ; enfermés quelques jours pour satisfaire leur entrefoutre spirituel.
On ferait hélitreuiller ces messieurs par une ouverture ronde dans le plafond : ou à défaut par un grand filet qu'ils devraient désescalader jusqu'au faite de la table. Il ne faudra pas pour que les choses soient bien précises que ce filet soit accommodé à l'un et pas à l'autres.
C'est pourquoi je vous encourage à bien choisir vos philosophes à la bonne taille, à la pointure de pied tout à fait équivalente.
Aussi concernant l'ouverture ronde dans le plafond : soyez bien au fait des choses. Ne prévoyez pas d'installer votre ferme dans des pays avec des jours et nuits trop enclins. Je vous conseille ces régions qui sont sujette au Soleil de minuit, en dessus du cercle polaire Arctique ; sis en la ville Norvégienne de Longyearbyen où le soleil ne chôme jamais d'avril à aout. Histoire que vos philosophistes ne arguent pas contre vous que le Soleil soit par trop changeant et dévolu l'un des leurs plutôt qu'à l'autre.
Revenons aux philosophes : Prenez-les frères jumeaux du mieux que vous pourrez : puisque si vous les prenez glabres l'un d'entre eux se voudra plus beau que les autres et inversement, vous aurez parmi eux des laiderons : vous aurez les philosophes à la mâchoire bedonnante, mâchoire carré - il vaut mieux ne pas s'embarrasser de ces sortes d'égards.
Pour que chacun soit satisfait ; soit vous les prendrez barbues à conditions que chacun de leur frisotis soit entretenue par la pareille, soit mon conseil est de les voiler.
Prenez un grand drap, drapez-les, cachez les - qu'aucun d'entre-eux ne se sentent diminué.
Si vous manquez de matières, puisque de grands draps sont très couteux. Servez-vous d'un bandeau comme d'un outil pour les aveugler.
Mais s'ils sont défiants crevez leur yeux, c'est plus rapide - mais alors il faudra vous méfiez d'en éborgnez un trop près du cerveau et de le rendre incapable.
Pour ce qui est de nourrir ce gibier de pater : n'essayez surtout pas de les faire manger aussi bien que des hommes, ils sont chipoteurs en diable et si vous suivez le conseil de les aveugler ils pourraient vous faire accroire que ce pilon servie avec ses légumes n'est pas moins qu'une lamproie à sa sauce marinière.
Mais si vous voulez vraiment prendre soins de vos philosocoques : nourrissez-les uns avec le corps des autres, chacun sera bien heureux de prendre par à la dégustation ; un tel se verra honoré de partager un bout de son fessier et son condisciple de suivre le mouvement.
Au centre de la table, placez un grand brasier que vous aurez pris soin de ne pas rendre trop flamboyant - pour se faire privilégiez le feu au gaz bien plus uniforme que le bois.
Ils se feront alors des brochettes de mollets ou de nerf trijumeau ; des bâtons d'essence de noyer me semble préférable en cause de leur bonne tenue, leur solidité - mais si vous avez des économies je vous encourage à choisir des métaux et notamment le titane si richement éprouvé en chirurgie pour son incorruptibilité et qui nous rendra tout à fait serein pour ce pourquoi nous l'envisageons.
Pour ce qui est de boire surtout prévoyez de ce qu'ils boiront à lampée : une auge qui circonviendrait la table où chacun pourra selon sa langue rouge ou rosée selon que vous les aurez choisie préalablement telle ou telle : où chacun pourra boire à convenance.
Pour autant ne leur laissez pas le champ libre ; à force d'être trop libres vos philosophes finiront par se sentir lésé par un voisin très entreprenant - organisez-donc des heures pour la boisson, en vous calquant c'est un indice sur la manière qu'on a de traire les vaches.
Quant à la traite de votre valetaille il faudra bien me dites-vous que vous finissiez par en tirer quelques profits : ici sera surement mon plus rude avis, n'attendez-pas beaucoup tant que ces messieurs sont encore fermes et sûr de leur raisonnements.
A force de discipline, de cette forme qui leur paraîtra bien neuve quant à vivre : les uns les autres finiront par produire tant soit peut des choses comme des penserons moins attendus, moins confessionables.
Alors quant vous entendrez les râles de vos animaux de traits ; laisser encore mariner, tourner un peu la table.
Ah ! J'oubliais de vous le dire : surtout ne leur laisser pas le loisir de l'a toucher, votre table - d'abord parcequ'elle est le fruit de votre investissement et que vous vous devez de l'a préserver de leur dégradante tenue envers les choses et les objets : aussi parceque s'ils vous intéressait par la suite de reprendre ce même commerce, il faudra bien que votre table paraissent inusité aux prochains phylocoquets.
Si vous les laissez touchez à votre table, ces messieurs s'y feront à loisir une manucure à force de boiser le dessus avec leur ongles !
Mes conseils sont de ganter leur mains, mais comme toujours si manque de fonds : n'ayez pas crainte de couper une frange partie de leur doigts disons jusque la phalange.
En vérité, je préfère encore que vous tranchiez net jusqu'au poignet ; certains feront des choses peu convenantes avec le reste de leur main ; tant il va que leur si bel esprit par lesquels nous voulons nous enrichir leur sert aussi beaucoup trop souvent à la manstupration ; ne pouvant les empêcher en leur gardant une forme disons toute humaine, n'ayez donc crainte de les priver de ce qui les rendrait sans une bonne disposition.
Quant à les nourrir je fais un addenda ! Surtout ne laisser pas non plus l'anarchie régner au moment du goûter de ces penseurs ; vous pourriez bientôt voir nos philosophes choisir de garder pour leur voisin amant telle ou telle part de leur bon gibier personnel.
Non, non, il vous faut surtout indiqué les choses plus nettement : faites-donc des régimes.
Privilégiez Lundi comme le jour gras par référence : en cela choisissait de chacun le muscle le plus généreux à partager aux autres.
Comme vous les aurez choisies tout à fait égaux en proportion et que vous connaîtrez par le menu vos philosophes ; il vous sera donc loisible de prendre une décision.
Je vous conseille d'intercaler les banquets et les diètes ; un jour sur deux. Aussi, avant de les faire maigrir, je ne serais que trop vous indiquer à prélever les beaux morceaux par devisement : cet à dire à les faire discourir à ce sujet.
De ce qu'ils deviseront sur la pointe de leur orteils ou l'angle de leur nez ; Dieu, prenez tout de suite l'avis le plus unanime et chercher à clore le débat qui ne saurait en finir. Vous le ferez facilement en les invitant à passer à table : c'est qu'ils sont toujours aussi habiles à croquer le marmot ces gourmands, qu'à paitre tout-juste en leur esprit.
Surtout, avant-tout choisissez, c'est important à l'heure d'acheter vos philosophes : penchez-vous donc plus à-même sur les grassouillets, les replets, les gros, les corpulents, les rondouillards enfin tout ce qui est en passe de devenir des oies.
Discriminez sans mal les maigrichons, les squelettes, les troncs plats, tout ce qui sort un peu cartilagineux des prisons ou d'autres continents et qui vous semblent avoir souffert la faim par leur peaux-grises : épargnez-vous, vous économiserez.
Il vaudra mieux payer un peu d'argent en plus pour vous offrir la Rolls-Royce du gras-double plutôt que de vous entichez d'un crouton de pain qui ne vous tiendra pas trois jours sur le pouce.
De toute les façons je n'ai pas entrevue de différence philosophiques notables entre les maigres et les gros : donc choisissez le grammage d'un Alexandre plutôt que la fine allure des Sébastien féminisant, entendu ?
Je reviens à nos façons de traire le produit de notre commerce, car il en va bien-sûr de ce manuel.
Après que vos philosophes soient devenue plus prononcé en faite de chairs débité, vous les verrez presque mourants, c'est à ce moment qu'il vous faudra les rasséréner ; vous les nourrirez d'une bonne tranche de pain réhydraté, prenez soin comme toujours que la coupe fut industriels.
Ainsi, ils loueront vos oiseaux votre grande sagesse, grande amitié ; il vous trouveront généreux.
Ils ne sont jamais d'un meilleur cru que lorsqu'ils ont à cajolaient, lorsqu'ils encensent, lorsqu'ils sont louangeurs ou quelque-chose comme à être courtisans.
Lorsqu'ils se plairont à vous courtisez comme si vous fussiez le roi ; alors placez un micro tout au centre de cette table. Demandez leur de cette rhétorique sur la condition des hommes et ils vous feront des fleurs de sagesses.
Comme il en va de la récolte du sel et de cueillir au dessus la fleure comme le font les grecs à la main : servez-vous de ce micro comme d'une écuelle.
Croyez : un philosophe ne pense jamais mieux qu'après avoir été diminué, qu'il ait été rendue à l'essentiel.
Perdue tout cela, toute leur pesante saucissonades, leur ténia philosophique qui sont des circonlocutions à crever !
Faites-donc tout pour les faire rendre gorge ; ils auront finit de leur crachat ; c'est ainsi qu'il produiront de quoi nourrir les hommes. Le philosophe doit tout d'abord faire vœux de s'affamer.
Ainsi, si vous suivez l'ordre d'esprit de mon manuel, cher négrier qui que vous puissiez-être, vous ferez sans mal une grande fortune des poulardes que sont à eux seul et sans domesticité nos philosophes !
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